Si l'exposition Enfant de la terre de Samian termine son parcours à Amos, c'est pour en entreprendre un nouveau sur sa terre natale de Pikogan. «Ça fait deux ans qu'elle circule partout au Québec. Elle a fait beaucoup de musées, de salles d'exposition, et elle termine son parcours ici. C'est la fin d'un parcours, mais c'est peut-être aussi le début d'une nouvelle aventure», a-t-il d'abord laissé entendre lors de son échange avec le public, le 9 février, au Centre d'exposition d'Amos qui présente « Enfant de la terre » jusqu'au 18 mars. Plus tard, il a ajouté que l'exposition allait poursuivre sa vie à Pikogan, puisqu'il en fera don à l'école Migwan. «Si ça peut inspirer un jeune à se créer une identité, une existence à travers la photographie, à travers l'art, ce sera ça de gagné. Je pense que l'exposition n'est pas venue à Amos pour rien. C'est la fin d'un parcours et le début d'un autre», a finalement lancé Samian, pour qui tout a commencé à Pikogan. D'ailleurs, Samian a profité de la présence de celle qui lui a enseigné l'algonquin à l'école Migwan, Molly Mowatt-Kistabish, pour rappeler que c'est elle qui lui avait donné ce nom. C'est aussi elle qui l'avait fait participer à la cérémonie de clôture des Jeux du Québec, à Amos, en 2005, contribuant à son envol comme rappeur. «Son nom, c'est Samuel Tremblay. Il m'avait demandé comment il devrait s'appeler. Je lui ai dit qu'il n'avait pas à chercher longtemps, il l'avait son nom. Son oncle s'appelait Samian. Samuel en algonquin, ça se dit Samian. Il l'a adopté tout de suite, a-t-elle évoqué. «C'est là qu'il a vraiment commencé, a-t-elle poursuivi. Et regardez où il est rendu! C'est tout un modèle pour nos jeunes, pour tous ceux qui entendent sa voix. Il est le messager de tous les Autochtones du Québec et du Canada. Il n'a pas peur de dire ce qu'il ressent, ce qu'il voit et ce qu'il a vécu.» Ce n'est donc sans doute pas tant un hasard si Marianne Trudel a découvert l'exposition « Enfant de la terre » à Shawinigan il y a un an et qu'elle l'a invité à Amos. Pour l'auteur-compositeur, poète et acteur, ça s'inscrit dans une série d'événements placés sur son chemin par son Créateur, à qui il a confié sa carrière de photographe. Inspiré par un passage du roman <@Ri>Dans les souliers de Mandela<@$p> d'Eza Paventi, il s'est lancé corps et âme dans la photographie, s'achetant spontanément un appareil et un billet d'avion pour le Nicaragua. Le projet <@Ri>Enfant de la terre<@$p> est né au gré de ses voyages au Costa Rica, en Nouvelle-Calédonie, au Maroc, en Égypte et au Canada, dont il a ramené les portraits de gens, surtout des enfants et des aînés. L'exposition produite par la Place des arts comporte une trentaine de photographies en noir et blanc qui mettent en valeur les différences dans un message de paix. Samian a aussi révélé le sujet de sa deuxième exposition qu'il espère livrer cet automne. Elle portera sur Havila Canada, un organisme qui vient en aide aux enfants démunis, essentiellement des orphelins, du Burkina Faso. «Je suis allé passer du temps avec les enfants là-bas. Des photographies seront mises en vente, de même qu'un livre, ce qui permettra d'amasser des fonds pour bâtir une école. J'ai choisi d'être un photographe humanitaire», a-t-il révélé. Samian a profité de son passage pour participer à un projet de médiation dans les écoles Migwan de Pikogan ainsi que les pavillons La Forêt et La Calypso d'Amos. Il a rencontré plus de 300 élèves du primaire et du secondaire. «Ce fut une semaine incroyable, très intense. J'ai rencontré quatre groupes par jour et je réalise que je ne serai pas professeur. Mais conférencier, par exemple, je l'accepte avec grand plaisir. J'ai rencontré des centaines de jeunes qui m'ont fait grandir», a-t-il confié. Cliquez ici pour lire l'article intégral de Martin Guindon - L'Écho/Le Citoyen (22 février 2018)
Origine de son nom
Corps et âme
Photographe humanitaire
Des rencontres inspirantes dans les écoles