Les Alonguins des Premières Nations d'Abitibiwinni et de Lac-Simon, en Abitibi, sont prêts à prendre tous les moyens, y compris faire appel aux tribunaux, pour forcer les compagnies minières à s'entendre avec elles avant de lancer un projet. «Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire respecter nos droits. Ça signifie qu’on n’écarte pas les mobilisations publiques, mais aussi le recours aux tribunaux», a expliqué le chef de la nation Abitibiwinni, David Kistabish, devant la délégation autochtones. Aucune entente M. Kistabish, qui prononcera aussi une conférence lors du congrès, a expliqué que 16 mines étaient déjà établies sur le territoire des Algonquins et qu’aucune, hormis un projet minier en développement, n’avait conclu une entente sur les répercussions et avantages comme les compagnies minières le font pourtant au Nunavik et sur la Côte-Nord, par exemple. «Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous avons des besoins urgents, notre territoire regorge de richesses et il y a beaucoup d’emplois dans ces compagnies. L’industrie conclut des ententes avec les Inuit, les Innus, les Cris, les Naskapis, pourquoi elles n’en font pas avec les Algonquins?» s’interroge M. Kistabish. «Nous aimerions bien sûr certaines redevances financières, mais ce n’est pas le seul point. Nous voudrions aussi des emplois, de la formation, des opportunités d’affaires», ajoute-t-il. Canadian Malartic Il cite le cas de la mine d’or Canadian Malartic à titre de mauvais exemple de relations entre minières et autochtones. «Nous avons essayé de nous asseoir avec eux, mais ils ne sont pas sérieux. Ils disent oui, mais ensuite ils nous demandent de prouver notre occupation du territoire. Ils refusent de nous respecter alors que nous sommes prêts à négocier de bonne foi», déplore-t-il. Le projet minier d’Agnico Eagle et Yamana Gold est dans le collimateur des communautés algonquines depuis quelques années et c’est lui qui pourrait éventuellement être visé en premier lieu par d’éventuelles procédures judiciaires intentées par les Premières Nations. M. Kistabish rappelle que les chefs n’ont jamais consenti à l’exploitation de cette mine, ni à son agrandissement et ils estiment que le gouvernement du Québec n’a pas respecté son obligation constitutionnelle de consulter et d’accommoder les Premières Nations avant d’autoriser ses opérations. Les communautés autochtones ont d’ailleurs demandé à rencontrer le nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, pour lui faire part de leurs doléances.