Des enfants de Pikogan prennent la parole

4 mars 2017

Neuf enfants de Pikogan s'expriment dans le plus récent documentaire de la réalisatrice Isabelle de Blois, Paroles d'enfants. Et ils pourront voir le film avec les membres de leur communauté le mardi 14 mars à 18h30.

Le documentaire de 45 minutes donne la parole à une quarantaine d'enfants âgés de 5 à 12 ans et provenant de quatre lieux: Québec, Gaspé, Centre-du-Québec et Pikogan. Avec beaucoup de candeur et lucidité, ils abordent des thèmes universels comme l'amitié, l'amour, l'environnement, la mort et leur avenir.

L'Abitibi s'est imposée comme destination pour la cinéaste, puisque la genèse du film remonte au Festival du cinéma international de 2013. «J'y ai présenté un court documentaire très similaire qui avait été le coup de cœur de Louis Dallaire. Il a été projeté tous les matins aux groupes scolaires et lors de la soirée de clôture. Jean-Pierre Laurendeau, directeur de la programmation de Canal D, m'a alors dit qu'il voulait diffuser un film comme celui-là, mais d'une heure. C'est comme ça qu'est né le projet et dans ma tête, j'avais pris l'engagement de venir tourner en Abitibi», fait valoir Isabelle de Blois, dont le documentaire sera d'ailleurs diffusé à Canal D le dimanche 23 avril à 21h.

La parole aux Autochtones

Il fallait ensuite déterminer le lieu. Et c'est par le biais d'une amie qui connaissait quelqu'un à l'école Migwan de Pikogan que le contact s'est fait. Il s'agissait aussi d'une belle occasion de donner la parole aux jeunes Autochtones, qui apportent d'ailleurs une vision différente sur des sujets comme la famille, l'environnement et la mort. On n'a qu'à penser à la petite Olivia (5 ans) qui explique qu'on devient un aigle à la mort.

«Nous avons reçu un accueil extraordinaire à Pikogan en février 2016. Nous avons eu droit à une grande complicité des professeurs. On avait demandé aux élèves de faire des dessins à l'avance et d'écrire un texte pour me dire pourquoi ils devraient être dans le film et quels sujets ils aimeraient aborder. C'est d'ailleurs les enfants qui ont suggéré qu'on parle de guerre, de pollution, d'intimidation et de la différence entre les garçons et les filles par exemple», fait valoir Isabelle de Blois.

Des enfants à écouter

Le documentaire fait passer le spectateur par toute la gamme des émotions, dans une réalisation qui laisse les enfants s'exprimer, avec leurs silences et leurs moments de réflexion et des questions qui ouvrent plusieurs portes. Il est déchirant d'entendre un des enfants parler d'intimidation ou une autre affirmer qu'elle ne voudrait pas retourner au Congo «parce que trop de gens tuent des enfants». Certaines confidences sont plus cocasses, comme quand il est question d'amoureux ou de la différence entre les garçons et les filles. Les dessins d'enfants qui s'animent et l'habillage sonore ajoutent au caractère ludique du film.

«À cet âge, ils sont encore très purs et sans artifice avec leur bagage de nouveaux arrivants sur Terre. En même temps, ils sortent du giron familial et découvrent le monde. J'ai voulu faire un portrait le plus juste possible. C'est pourquoi on retrouve des enfants des quatre coins du Québec et de différentes origines. Ils ont beaucoup de choses à dire et je les trouve très profonds. Ils nous font du bien en cette période de cynisme. Ils nous reconnectent avec l'essentiel. On devrait les écouter plus souvent», estime Isabelle de Blois, qui a passé en moyenne une heure en studio avec chaque enfant.

La bande-annonce du film peut être visionnée au vimeo.com/191379413.

Une projection à Rouyn-Noranda

Le documentaire Paroles d'enfants a été présenté une première fois au Musée des civilisations de Québec, le 26 février, et fera une tournée des villes où il a été tourné. Il sera aussi projeté au local 4126 du Cégep à Rouyn-Noranda le mercredi 15 mars à 16h30 en présence de la réalisatrice Isabelle de Blois et de la productrice Pauline Voisard. Il a aussi été sélectionné aux Rendez-vous du cinéma québécois de Montréal et au Festival vues sur mer de Gaspé.

Les participants de Pikogan

- Thérésa Brazeau

- Rocky-Anna Diamond

- Félix Kistabish

- Olivia McDougall

- Mickey Moar

- Daneeka Papatie-Polson

- Kenny-Ann Ruperthouse

- Antonia Shashaweskum

- Alan Trapper-McKenzie

 

Cliquez ici pour lire l'article intégral de Martin Guindon - L'écho Abitibien/Le Citoyen

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