Les Algonquins réclament une entente avec Canadian Malartic

13 septembre 2016

Une journée d’actualités ne serait pas complète par les temps qui courent sans sa petite histoire sur Mine Canadian Malartic.

Cette fois, c’est au tour des Premières Nations algonquines de Lac-Simon, d’Abitibiwinni (Pikogan) et de Long-Point (Winneway) d’apparaître dans le portrait, elles qui, affirmant que la mine se trouve sur leur territoire ancestral, réclament une entente en bonne et due forme avec Canadian Malartic au sujet du projet d’extension et de détournement de la route 117.

«On est tannés d’être mis de côté. Nous voulons faire valoir et faire respecter les droits de nos communautés. C’est juste un début», a lancé le chef de Long-Point, Derek Mathias, lors d’une manifestation pacifique regroupant une soixantaine de personnes, dont plusieurs jeunes, mardi matin sur l’éventuel site d’extension de la mine, à l’entrée Est de Malartic.

«On veut se faire entendre; nous avons le droit d’obtenir une entente à l’amiable avec la minière, a renchéri Pamela Papatie, cheffe par intérim de Lac-Simon. On craint les répercussions environnementales du projet. Il faut penser à l’avenir de nos enfants. On est toujours les derniers consultés», a-t-elle ajouté.

«Nous sommes ici pour dénoncer ce qui se passe, a poursuivi le chef de Pikogan, David Kistabish. On n’a jamais été consultés sur le projet d’agrandissement (de la fosse à ciel ouvert), on n’a jamais donné notre consentement. Nous voulons être bien clairs: on n’est pas contre le développement de la région, bien au contraire. Ce qu’on veut, c’est prendre part au développement pour avoir droit à des emplois et à une vie de qualité», a-t-il mentionné.

Des rencontres

Les représentants des communautés algonquines de la région reconnaissent que des rencontres ont eu lieu avec Mine Canadian Malartic, mais estiment que celles-ci n’ont pas donné grand-chose jusqu'à maintenant.

«On n’est pas pris au sérieux, a soutenu David Kistabish. Nous voulons des discussions sérieuses pour avoir notre mot à dire et une entente concrète. Nous sommes les gardiens et les propriétaires du territoire, on est ici depuis plus longtemps», a-t-il raconté.

Combien d’argent?

Quelle somme d’argent réclament les Algonquins de la part de Mine Canadian Malartic?, ont demandé les journalistes à M. Kistabish. «Je ne peux pas me prononcer là-dessus, a-t-il répondu.

«Et on n’est pas là pour parler juste d’argent, mais aussi d’employabilité, de qualité de vie et d’impacts sur la qualité de l’air, la qualité de l’eau, la faune, la forêt, etc. Les citoyens de Malartic recevront des mesures compensatoires; c’est très bien, sauf que nous, on n’a rien alors qu’on n’a jamais cédé nos droits», a défilé David Kistabish.

Devant les tribunaux?

Les trois communautés algonquines concernées pourraient-elles, à l'instar du Comité de citoyens de la zone sud de Malartic, recourir aux tribunaux ou organiser d’autres moyens de pression si elles n’obtiennent pas satisfaction de Mine Canadian Malartic éventuellement? «On n’écarte rien pour faire respecter nos droits», a signalé David Kistabish. «On verra, ce n’est pas fini», a rajouté Pamela Papatie.

Réaction de Canadian Malartic

Mine Canadian Malartic, par voie de communiqué, n’a pas tardé à réagir à la manifestation des communautés algonquines. La minière souligne qu’elle se trouve dans la partie sud du territoire régi par la Convention de la Baie James et du Nord québécois, précisant que la loi fédérale qui a mis en œuvre cette convention a eu pour effet d’éteindre tous les droits ancestraux des peuples autochtones sur ce territoire.

«Pour le projet d’extension de la fosse soumis au BAPE, les responsabilités de Mine Canadian Malartic, telles que prévues dans la réglementation québécoise, étaient limitées à informer les communautés algonquines de l’existence du projet, indique la minière. Canadian Malartic a néanmoins choisi d’en faire beaucoup plus en s’engageant, sur une base volontaire, dans une négociation avec les trois communautés algonquines afin de conclure une entente de collaboration. Ce type d’entente vise à maximiser les retombées durables pour ces communautés en matière de formation, d’éducation, d’emploi et d’entrepreneuriat autochtones. Le travail en ce sens se poursuivait activement dans un climat courtois et serein depuis plusieurs mois», affirme Canadian Malartic.

Cliquez ici pour lire l'article intégral de Dominic Chamberland / L'Écho/Abitibien (13 septembre 2016)

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