Les promoteurs de la mine Authier, qui serait située à moins de 500 mètres de l'esker à La Motte, ont reçu une nouvelle douche froide lors de leur consultation publique qui a eu lieu mercredi soir, à Pikogan. Une forte majorité des participants, membres de la communauté autochtone, ont exprimé leur opposition à ce projet de mine de lithium de la compagnie australienne Sayona Mining. Les représentants de Sayona Mining ont toutefois appris de leur dernière consultation publique à La Motte et ont cette fois laissé les citoyens poser leurs questions publiquement en assemblée. « J'ai bien aimé que les gens puissent s'exprimer sur le projet. Auparavant, il fallait toujours courir après les minières pour qu'elles viennent faire des présentations », a souligné le membre du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, Steve Rankin. Les explications fournies par la minière n'ont toutefois pas rassuré une majorité des participants, dont l'aîné Tom Mapachee. « Je ne peux pas me mettre dans la tête qu'il n'y aura pas d'impact sur les eskers. C'est certain que la communauté va se mobiliser lorsqu'ils vont être mis au courant du projet qui est en train de se préparer », a-t-il déclaré. Une opinion que partage le membre du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni Maurice Kistabish, qui envisage de proposer la tenue d'un référendum et de collaborer avec les municipalités concernées par le projet, dont La Motte. « S'il faut en arriver à une mobilisation pour protéger l'eau des eskers, on va le faire », a-t-il prévenu. DAVANTAGE DE RÉPONSE EN JUIN ? L'hydrogéologue de Sayona Mining, Yves Leblanc, qui doit évaluer les impacts possibles sur les eaux souterraines, estime pour l'instant qu'il n'y a pas de risque majeur pour l'esker, mais ne peut le garantir. « Les scientifiques ne sont jamais dans la certitude. On travaille dans un milieu géologique, très peu connu, il faut y aller avec des probabilités, des modèles calibrés sur des observations terrain », a-t-il déclaré. Il ne croit pas non plus que la ligne de partage des eaux, qui se situe près du projet, pourrait être modifiée en raison des activités la mine. Sayona Mining estime d'ailleurs qu'il n'y aura pas d'impact de contamination de l'esker, puisque l'eau provenant du site minier s'écoulera de la direction opposée de l'esker, en raison de cette ligne de partage des eaux. Cliquez ici pour lire l'article intégral de Thomas Deshaies / Radio-Canada (15 mars 2018)