Les représentants du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni étaient à Montréal aujourd’hui afin de faire valoir leur vision concernant les dispositions qui devraient être prises dans le processus menant à la modernisation de l’Office national de l’énergie (ONÉ). Respect des droits ancestraux et relations de Nation à Nation sont parmi les principes qu’Abitibiwinni veut voir se concrétiser au sein de cette agence qui réglemente notamment la construction et la réglementation de pipelines. « Il est temps de donner tout son sens à la relation dite « de Nation à Nation » que les gouvernements disent vouloir adopter avec les Premières Nations », a déclaré Alain Hervieux, conseiller responsable de la protection du territoire et des ressources naturelles devant le Comité d’experts chargé de procéder à un examen ciblé de la structure, du rôle et du mandat de l’ONÉ. Le conseiller Hervieux a rappelé l’importance de la reconnaissance par le gouvernement et les entreprises privées des droits des Premières Nations sur le territoire, même en l’absence de traité, particulièrement pour ce qui a trait au développement des ressources naturelles. « Comprenez-moi bien, la Première Nation Abitibiwinni n’est pas contre le développement économique, ni contre l’exploitation du territoire et des ressources. […] Cependant, les entreprises et les institutions gouvernementales ne doivent jamais oublier que nous possédons des droits ancestraux et un titre sur Abitibiwinni Aki, ce qui fait de nous des incontournables dans la prise de décision liée à l’exploitation et l’utilisation de notre territoire ancestral », a-t-il déclaré lors de sa déclaration devant le comité d’experts. Pendant la rencontre, les enjeux de protection de l’environnement, de l’emploi et de l’amélioration des conditions de vie ont également été abordés. L’essentiel de l’intervention visait à convaincre le comité d’experts d’émettre des recommandations à l’ONÉ pour qu’il adopte de nouvelles dispositions ayant pour effet de faire respecter les droits ancestraux des Premières Nations et les principes de jurisprudence, dont l’obligation de consulter et d’accommoder, le droit au consentement libre, préalable et éclairé reconnu par l’ONU, ainsi que la reconnaissance du caractère culturellement distinct des peuples autochtones.