Suite à l’arrestation de Stewart Ruperthouse le 2 mars dernier pour possession et trafic de drogue, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni a pris la décision de l’expulser de la communauté de Pikogan, et ce, au moins jusqu’à sa sentence. Par cette résolution, le Conseil espère protéger la santé des membres de sa communauté contre ce fléau et lance un message clair : les vendeurs de drogues n’ont pas leur place et ne seront pas tolérés à Pikogan. Arrêté par la Sûreté du Québec dans la nuit du 2 mars, Stewart Ruperthouse fait maintenant face à des chefs de possession et de trafic de stupéfiants. Sa remise en liberté, initialement prévue pour le 10 mars, a été reportée au 15 mars suite à cette décision du Conseil. « Nous avons réagi rapidement et nous avons fourni une résolution au Directeur des poursuites criminelles et pénales afin que cela fasse partie de ses conditions de remise en liberté. C’était important pour nous que cela fasse partie du processus judiciaire déjà enclenché, afin de s’assurer qu’il ne reviendrait pas poursuivre ses activités illégales au sein de la communauté. Il est donc expulsé, ce qui implique qu’il ne peut venir visiter des gens, circuler dans la communauté ou même y résider, et ce jusqu’à sa sentence. » mentionne le Chef, David Kistabish. Cette condition de remise en liberté pourrait se prolonger s’il est déclaré coupable au terme des procédures judiciaires. « Nous désirons prendre le pouls de la communauté avant d’aller plus loin dans la démarche. Au cours des prochaines semaines, nous allons consulter les membres de notre communauté afin d’établir une règle claire et officielle concernant les trafiquants de stupéfiants, afin d’avoir une ligne directrice si d’autres cas similaires se présentent. » ajoute le Chef Kistabish. Plusieurs arguments ont poussé le Conseil à prendre cette décision, mais le principal aspect fut bien évidemment de protéger la santé des membres de sa communauté, dont celles des enfants. « Nous savons que nous ne pourrons pas enrayer totalement la consommation de drogue à Pikogan, mais par cette action, nous espérons en diminuer son accessibilité dans la communauté » mentionne le Chef Kistabish. «Cela aurait été irresponsable pour la santé de nos membres de fermer les yeux sur sa présence à Pikogan et espérer qu’il allait cesser ses activités. Nous avons donc décidé d’être proactifs et prendre les devants pour nous assurer qu’il ne pourrait plus faire de torts. Nous croyons également que cette expulsion aura un effet dissuasif pour d’éventuels trafiquants. Se faire expulser de sa propre communauté, c’est une conséquence non négligeable dont ils devront tenir compte. » Dans la mire du service de Police Pikogan Le service de Police Pikogan travaillait sur le dossier de Stewart Ruperthouse depuis plusieurs mois déjà et a collaboré dans le dossier avec la Sûreté du Québec. « La lutte contre les stupéfiants est une priorité pour le service de Police Pikogan. Avec cette résolution du Conseil, notre équipe se sent appuyée et encouragée à poursuivre ses efforts. Nous espérons également que cela fera réfléchir et dissuadera d’éventuels trafiquants. » termine le Chef de police, Gerry Mapachee