Pikogan signe une entente historique avec Québec

8 décembre 2016

Le gouvernement du Québec et le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni ont annoncé la conclusion d'une entente historique sur la consultation et l'accommodement dans le dossier de l'exploitation minière, le 7 décembre à Québec.

 

Celle-ci est le fruit d'un travail de longue haleine, alors que l'entente de principe avait été ratifiée à Pikogan le 30 mars 2012. À l'époque, la Première Nation Anishnabe de Lac-Simon faisait aussi partie des discussions, mais elle s'est retirée depuis.

Cette entente vient donc préciser les processus de consultation applicables aux activités minières sur un territoire clairement défini (territoire ancestral Abitibiwinni Aki) et facilitera l'expression des préoccupations de la Première Nation Abitibiwinni afin de prévenir d'éventuels différends.

 

«Je suis fier du travail que nous avons réalisé avec la Première Nation Abitibiwinni et je suis persuadé que c’est un modèle qui sera repris par d’autres nations autochtones afin d’arriver à la conclusion d’ententes similaires», déclare dans un communiqué Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones.

De nation à nation

Pour le chef David Kistabish, cette entente est le signe que les préoccupations de sa communauté et de son conseil ont été entendues par Québec. «L’obligation du gouvernement de nous consulter et de nous accommoder est maintenant mieux définie, ce qui nous permet d’entrevoir le futur en matière d’exploitation minière de façon optimiste, et ce, au bénéfice de l’ensemble des membres de la communauté d’Abitibiwinni», affirme-t-il, souhaitant y voir le début d'une nouvelle relation de nation à nation.

Le ministre régional Luc Blanchette est aussi d'avis que cette entente marque le début d'une nouvelle ère de collaboration. «Elle va faciliter la mise en œuvre d’autres projets porteurs pour toute la région, car elle permettra d’amorcer les discussions à partir d’un modèle commun et d’une compréhension collective des enjeux, ce qui facilitera grandement les échanges et l’élaboration des projets», fait-il valoir.

«Pour nous, c'est un pas en avant. C'est un mode d'emploi pour l'industrie minière pour les projets miniers qui se développeront sur notre territoire. On s'organise pour bien faire les choses. Ça va permettre de démêler tout le monde. Les compagnies devront suivre ce processus si elles veulent obtenir leur permis. De notre côté, nous aurons aussi du travail à faire pour nous assurer que l'entente est respectée. Nous aurons un suivi rigoureux à faire», explique quant à lui Alain Hervieux, conseiller responsable du dossier à Pikogan.

Un secrétariat aux ressources naturelles

Québec annonce aussi la création d'un secrétariat aux ressources naturelles dont le financement sera assuré par le Fonds d'initiatives autochtones. Une somme de 200 000 $ permettra sa mise en place et assurera le financement de sa première année de fonctionnement.

«C'est l'un des choses qu'on demandait, plus de ressources dans notre communauté pour faire face à ce type d'entente. On met des structures en place pour la mise en œuvre et le suivi de l'entente. Nous allons y aller graduellement. Les budgets seront ajustés en fonction des besoins et des demandes qui viendront avec l'entente. On a senti beaucoup d'ouverture du gouvernement à cet effet», précise Alain Hervieux.

 

Le territoire ancestral Abitibiwinni Aki

L'entente sur la consultation et l'accommodement dans le secteur minier ratifiée par Québec et le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni s'applique sur le territoire ancestral Abitibiwinni Aki. Celui-ci descend au sud de Rouyn-Noranda et englobe les régions d'Amos, La Sarre et remonte au nord de la Selbaie.

 

Un premier pas pour Pikogan

Pour le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, cette entente est le premier de plusieurs pas encore à franchir pour faire reconnaître tous ses droits sur son territoire ancestral.

«Il nous reste d'autres discussions à avoir à d'autres niveaux. On aimerait obtenir le même genre d'ententes pour la forêt, la chasse, les routes… qui pourraient être incluses dans un traité. Même si nous reconnaissons notre territoire et qu'on n'a pas besoin du gouvernement pour ça, on aimerait quand même que notre titre sur le territoire soit officiellement reconnu. On travaille très fort pour ça», fait valoir le conseiller Alain Hervieux.

Cliquez ici pour lire l'article intégral de Martin Guindon / L'Écho Abitibien (7 décembre 2016)

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