Police Pikogan voit à la sécurité et à la prévention de sa communauté depuis 20 ans. L'anniversaire a été souligné le 20 juin en présence d'anciens membres du corps policier et de la population. Police Pikogan a été créé le 1er janvier 1996 par le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, qui souhaitait à l'époque un service plus adapté aux besoins de la communauté desservie jusqu'alors par le Conseil de police amérindienne. Le service a été encadré par la Sûreté du Québec pendant une période de transition de cinq ans. Bien qu'il soit entièrement autonome depuis 2001, il demande encore l'assistance du corps policier provincial quand une affaire dépasse ses capacités, ses ressources humaines ou son expertise d'enquête. «Au fil des ans, les agents apprennent à connaître les membres de la communauté, et bien souvent, ils travaillent en collaboration avec eux pour trouver des solutions aux problèmes au lieu de travailler uniquement en répression. Une approche adaptée aux besoins et à la réalité des résidents de Pikogan est essentielle», affirme Françoise Ruperthouse, conseillère responsable de la sécurité publique. Une expérience enrichissante Patrouilleur à Pikogan depuis 1993, l'Amossois Gerry Mapachee a pris la direction de Police Pikogan en juillet 1996, succédant à Martin Mathias. Depuis, il a vu passer 36 agents dans son service, qui a commencé avec des effectifs de trois policiers pour en compter six aujourd'hui. Ces agents ont pu mieux connaître la culture autochtone et mieux intervenir auprès de cette clientèle. «Nous sommes convaincus que ce fut une expérience enrichissante pour eux de travailler au cœur de la communauté. Nous croyons que ce bagage leur a permis d'intervenir de façon plus adaptée avec les autochtones dans leurs emplois suivants à la Sûreté du Québec, au Service de police de la Ville de Montréal ou dans d'autres corps de police autochtones», estime Gerry Mapache. Police Pikogan a aussi servi de tremplin pour au moins cinq membres de la communauté. Carlos Kistabish et Terry Rankin, de la SQ, Shan Kistabish et Shawn Rankin, de la police Eeyou-Eenou, et Stéphane Kistabish, agent de services correctionnels, ont tous fait leurs premières armes à Pikogan. Se sentir en sécurité Pour le chef de Pikogan David Kistabish et son conseil, il était important de souligner et partager cet événement avec les membres de la communauté. «De par leurs actions, ils démontrent une image positive du rôle des policiers et développement un lien de confiance avec la population. C'est grâce à ces relations harmonieuses que la population se sent en confiance et en sécurité à Pikogan», déclare-t-il dans un communiqué. Un service régional? S'il souhaite toujours développer ses services et augmenter ses effectifs, Police Pikogan admet réfléchir avec d'autres corps policiers autochtones sur la possibilité de régionaliser les services de police algonquins. Cette avenue pourrait réduire le roulement de personnel et offrir un plan de carrière plus intéressant aux policiers en place. Des policiers décorés Police Pikogan compte dans ses rangs deux policiers décorés, le directeur Gerry Mapachee et son adjointe Annick Wylde, qui ont tous deux reçu au cours des dernières années la Médaille de la police pour services distingués, pour plus de 20 ans de conduite exemplaire. Annick Wylde possède aussi une expertise dans la lutte au crime organisé, après avoir été prêtée pendant deux ans à l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé autochtone (UMECO-A_) de la GRC. Cliquez ici pour lire l'article intégral de Martin Guindon - L'Écho / Le Citoyen (2 juillet 2016)