Aux termes de son Assemblée générale annuelle, au cours de laquelle les enjeux de protection des droits et du territoire ancestraux ont été largement discutés, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni prévient la population et les acteurs concernés que la communauté entend sortir définitivement de l’invisibilité en affirmant davantage ses droits sur le territoire. « Les Algonquins de la Première Nation Abitibiwinni possèdent des droits fondamentaux et un titre sur Abitibiwinni Aki, le territoire que nous occupons depuis des milliers d’années. Il est temps que l’on en tienne compte dans le développement. Dorénavant, on ne sera plus invisible. Le temps est venu pour nous de nous affirmer », a déclaré le Chef du Conseil Abitibiwinni, Bruno Kistabish. Cette déclaration se veut une réponse à une accumulation de gestes récents, effectués par les gouvernements, entreprises et utilisateurs sur le territoire, sans tenir compte de la communauté algonquine. Elle fait également suite à la décision de la Cour suprême du Canada en faveur de la Première Nation britanno-colombienne Tsilqot’in, qui reconnait pour la première fois l’existence d’un titre ancestral à un groupe autochtone. « Cette décision vient confirmer ce que nous affirmons depuis longtemps ; que pour tout projet sur notre territoire ancestral, notre consentement est requis. Il nous appartient maintenant de nous assurer que ce droit nous soit pleinement reconnu », a précisé le Chef Kistabish. Dans les prochaines semaines, Abitibiwinni sera donc beaucoup plus visible et fera valoir ses droits à chaque fois qu’il sera question de projets sur le territoire. Cette affirmation ne doit toutefois pas être perçue comme un obstacle au développement, au contraire, le Conseil d’Abitibiwinni précise être pour le développement lorsque celui-ci est réalisé en respect des droits de la Première Nation ainsi que dans une perspective de développement durable. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous sommes incontournables dans l’exploitation et l’utilisation de notre territoire ancestral. Nous voulons vivre en paix avec nos frères et sœurs de la Première Nation Cries et nos voisins allochtones, mais la bonne entente commence par le respect des droits et du territoire », a pour sa part déclaré Alain Hervieux, membre du Conseil et responsable des enjeux territoriaux.